Postdoctorant•es

En 2024, le LabEx TEPSIS a permis à l’Ecole des hautes études en sciences sociales le recrutement de dix postdoctorant.es pour 15 mois. Les 10 postdoctorantes et postdoctorants de la cohorte travailleront dans une perspective constante d’interdisciplinarité.

Chacun.e est inséré.e dans les équipes d’un des laboratoires membres du LabEx où il ou elle travaillera en pleine synergie avec les membres du laboratoire d’accueil mobilisé.e.s sur sa thématique. Selon l’unité d’accueil, il ou elle participera à l’organisation de séminaires de recherche, à des publications collectives, à l’encadrement collectif des mastérants et doctorants.

Chacun.e des postdoctorant.es recruté.es travaille par ailleurs sur une recherche originale : 

Présentation :

  • Noemi Casati est postdoctorante en sociologie au LIER-FYT et fellow de l’Institut Convergences Migrations. Après des études d’arabe à l’Université de Cambridge et d’anthropologie à l’EHESS, elle a soutenu une thèse en sociologie intitulée Une parole raciste décomplexée ? Référence aux appartenances ethno-raciales et réflexivité dans deux villes européennes gérées par l’extrême droite. Fondée sur une enquête ethnographique et sur l’analyse de plus d’une centaine d’interactions ordinaires, sa thèse a essayé d’expliquer pourquoi, en évoquant les identités ethno-raciales, les habitants de Béziers (Occitanie, France) tendent à utiliser beaucoup de précautions langagières (préfaces, euphémismes, petites pauses, autocorrections, variations de volumes…), tandis que les habitants de Raguse (Sicile, Italie) les abordent plus directement, voire les mettent explicitement en avant. Dans le cadre du post-doc Tepsis, elle cherche aujourd’hui à prolonger ses réflexions sur l’exigence moderne de « dénaturalisation » des identités ethno-raciales, mais aussi à l’inverse sur ce qui peut freiner ce processus et amener à leur « re-naturalisation ». Ses travaux peuvent être lus dans différentes revues françaises et internationales, telles que Tracés, Ethnography, Journal of Ethnic and Migration Studies et Qualitative Sociology.
  • Julia García-Aranzazu est docteure en histoire de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris et de l’Université de Turin. Ses recherches portent sur le gouvernement du Nouveau Royaume de Grenade entre le XVIIᵉ et le XVIIIᵉ siècle, les processus de conquête des zones frontalières et la corruption à l’époque moderne. En 2023, elle a soutenu sa thèse de doctorat Governing the northern frontiers in the New Kingdom of Granada, 1680-1739 : political practices and competing interests on contested ground (2023), préparée entre l’École des hautes études en sciences sociales et le programme Global History of Empires (Université de Turin et École supérieure d’économie de Saint-Pétersbourg). Actuellement, elle mène un projet de recherche sur les relations entre les cabildos (assemblées municipales) et les gouverneurs dans le Nouveau Royaume de Grenade, au XVIIIᵉ siècle. Elle prépare ce projet au laboratoire Mondes Américains comme chercheuse postdoctorale du LabEx Tepsis.
  • Après des études de master au King’s College à Londres et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Lola Guyot a réalisé une thèse en sciences politiques à l’Institut Universitaire Européen de Florence. Elle a ensuite été ATER à Sciences Po Lille, puis postdoctorante à l’Université de Heidelberg en Allemagne, et démarre à présent son post-doctorat financé par le LabEx TEPSIS au Centre d’Etudes Sud-Asiatiques et Himalayennes (CESAH). Ses travaux portent sur les mobilisations politiques d’acteurs diasporiques sud-asiatiques. Dans le cadre de sa thèse, elle s’est concentrée sur les mouvements d’opposition en exil, à partir de l’étude des mobilisations nationalistes de la diaspora tamoule sri lankaise, pendant et après la guerre civile au Sri Lanka. Son nouveau projet de recherche porte sur les réseaux nationalistes hindous au sein de la diaspora indienne et sur leurs politiques de soutien au gouvernement indien de Narendra Modi.
  • La recherche de Nelo Magalhães se situe aujourd’hui à l’intersection de l’histoire environnementale et de la socio-économie. Il s’attache à mesurer et historiciser les flux biophysiques pour rendre compte des dynamiques socio-environnementales et des rapports de pouvoir qui les traversent. Sa thèse de doctorat (2022) a porté sur les grandes infrastructures de transport depuis 1945, et en particulier les routes. Il montre l’intérêt à penser leur évolution par la production, matérielle et symbolique, des espaces physiques dans lesquels s’inscrivent les flux de matières, en lien avec la dynamique du capitalisme français.
  • Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris, Pauline Mortas est agrégée et docteure en histoire. Spécialiste de l’histoire contemporaine des sexualités, du genre et du couple hétérosexuel, elle est l’autrice d’Une rose épineuse. La défloration au XIXe siècle en France (Rennes, PUR, 2015). Sa thèse, réalisée à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, s’intitule « Articles intimes pour dames et messieurs ». Une histoire du marché lié à la sexualité (France, années 1880-années 1930). Cette recherche s’est penchée sur l’émergence d’un marché de biens de consommation en lien avec la sexualité au tournant des XIXe et XXe siècles, et a retracé le cycle de vie de ces produits (qu’il s’agisse de dispositifs contraceptifs, de remèdes abortifs, d’aphrodisiaques et autres médicaments contre des troubles sexuels ou encore d’accessoires  
    érotiques) depuis leur production jusqu’à leur utilisation. Au sein du LabEx TEPSIS, ses recherches porteront sur l’histoire du vaginisme et de son traitement en France depuis le XIXe siècle.
  • Anne-Laure Porée est postdoctorante en anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), affiliée au Centre des savoirs sur le politique – Recherches et analyses (CESPRA). Elle a soutenu sa thèse dirigée par Richard Rechtman en décembre 2023 sous le titre Cultiver, trier, anéantir à S-21, la mort comme travail sur les territoires du santebal (Cambodge 1975-1979). En 2009 et 2010, elle a écrit un blog dédié aux audiences du procès de Duch, ancien dirigeant de S-21 (www.proceskhmersrouges.net). Ce blog a ouvert le chemin vers sa thèse. En 2013, elle a co-réalisé un documentaire avec Guillaume Suon intitulé Le dernier refuge. Ce film s’attache au quotidien des Bunong ébranlés par l’arrivée d’entreprises étrangères qui s’emparent de leurs terres, rasent leurs forêts sacrées et leurs cimetières.
  • Lucas Puygrenier est l’auteur en 2024 d’une thèse intitulée Les gens de trop : gouvernement des populations et mise au travail sur l’île de Malte, conduite à Sciences Po (CERI). Il y interrogeait l’implication des autorités étatiques dans la formation d’un travail migrant dans le contexte d’un espace frontalier de l’Union européenne où se déploient, pourtant, des politiques fortement répressives à l’encontre des migrations. Ses recherches ont donné lieu à plusieurs publications, récemment dans Tracés, Terrains & Travaux, Theory and Society ou encore le Journal of Ethnic and Migrations Studies. Il a également co-dirigé chez Palgrave Macmillan l’ouvrage States and the Making of Others (avec Jeanne Bouyat et Amandine Le Bellec). Dans le cadre du postdoc TEPSIS, ses recherches conduites au Centre Maurice Halbwachs portent à présent sur la constitution d’un droit à l’oisiveté réservé à certains types de ressortissants étrangers à Malte. En étudiant la transformation des politiques migratoires et de visas lors de l’émergence du paradis fiscal, il explore ainsi le rôle de l’État dans la fabrique des classes sociales d’étrangers au sein du capitalisme de villégiature.
  • Charlotte Watelet est titulaire d’un doctorat en anthropologie sociale et en ethnologie. Sa thèse, intitulée Se (re)construire dans l’éphémère. Ethnographie d’un encampement au Kurdistan d’Irak, dirigée par Hamit Bozarslan et Riccardo Ciavolella, a été soutenue le 13 octobre 2022 à l’EHESS. Elle est actuellement postdoctorante au LabEx TEPSIS et affiliée au CETOBaC pour une recherche menée au Liban sur la situation des réfugiés kurdes syriens à Bourj Hammoud, un quartier de la banlieue-est de Beyrouth. Ce projet vise d’abord à saisir les enjeux de mémoires soulevés par la présence kurde syrienne et à appréhender les usages qui en sont faits pour retracer les relations de conflictualités qui se développent localement et propose ensuite d’observer la manière dont les Kurdes syriens, déjà marqués par des traumatismes collectifs, affrontent cette situation de violence multiple et parviennent à vivre un quotidien caractérisé par l’exclusion. Elle est également associée au Laboratoire d’anthropologie politique du CNRS (LAP – UMR 8177) et fellow de l’Institut Convergences Migrations.